La question de l'accès aux études de santé est au cœur des débats en France. Invité sur France Inter ce jeudi 12 juin, le ministre de la Santé et de l'Accès aux soins, Yannick Neuder, a annoncé sa volonté de supprimer le numerus apertus, système succédant au numerus clausus. Cette annonce intervient dans un contexte de crise, marqué par le départ d'un nombre croissant d'étudiants français vers d'autres pays européens, notamment la Roumanie, l'Espagne et la Belgique, pour poursuivre leurs études de médecine.

Un exode des étudiants français vers l'Europe

Ces dernières années, un nombre significatif d'étudiants en médecine français ont choisi de s'inscrire dans des universités étrangères. Les raisons de cet exode sont multiples : des frais de scolarité plus abordables dans certains pays, des délais d'inscription plus courts et une capacité d'accueil plus importante. La Roumanie et l'Espagne sont devenues des destinations particulièrement prisées, offrant des cursus de médecine en français ou en anglais.

Ce départ massif d'étudiants pose un problème majeur pour la France, qui risque de connaître une pénurie de médecins dans les années à venir. Le ministre Neuder a donc exprimé sa préoccupation quant à cette situation et a annoncé sa volonté de prendre des mesures pour y remédier.

La suppression du numerus apertus : une solution envisagée ?

Le numerus apertus, mis en place en 2013, a pour objectif d'augmenter le nombre de places disponibles dans les facultés de médecine. Cependant, il a également été critiqué pour son impact sur la qualité de l'enseignement et pour le manque de contrôle sur le nombre d'étudiants admis. Le ministre Neuder estime que ce système est devenu obsolète et qu'il est temps de le remplacer par une autre approche.

L'abolition du numerus apertus pourrait permettre de recentrer l'offre de formation sur les besoins réels du territoire et d'améliorer la qualité de l'enseignement. Le ministre envisage également de mettre en place des mesures incitatives pour encourager les étudiants à rester en France et à choisir des spécialités où les besoins sont les plus importants.

Rapatriement des étudiants : une priorité pour le gouvernement

Parallèlement à la suppression du numerus apertus, le ministre Neuder a également annoncé sa volonté de rapatrier les étudiants qui ont déjà choisi de poursuivre leurs études à l'étranger. Il a évoqué la possibilité de mettre en place des bourses d'études et des aides financières pour faciliter leur retour en France. L'objectif est de permettre à ces étudiants de contribuer à la formation de nouveaux médecins sur le territoire français.

Cette annonce a suscité des réactions mitigées. Certains y voient une solution pour pallier la pénurie de médecins et pour éviter une fuite des cerveaux. D'autres s'interrogent sur la faisabilité d'un tel projet et sur les coûts qu'il pourrait engendrer. Il reste à voir comment le gouvernement va mettre en œuvre ces mesures et quel impact elles auront sur le système de santé français.

La question de l'accès aux études de médecine est donc loin d'être réglée. Le débat est ouvert et il est essentiel de trouver des solutions durables pour garantir un accès équitable et de qualité aux formations de santé en France.