Crise en santé québécoise : Les médecins omnipraticiens demandent l'abandon de la loi 106

2025-08-13
Crise en santé québécoise : Les médecins omnipraticiens demandent l'abandon de la loi 106
La Presse

La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) intensifie ses pressions sur le gouvernement Legault concernant le projet de loi 106. Cette loi controversée, qui propose de lier une partie significative de la rémunération des médecins à des indicateurs de performance, suscite de vives inquiétudes au sein de la profession médicale et soulève des questions quant à la qualité des soins offerts aux patients.

La FMOQ, représentant des médecins omnipraticiens à travers le Québec, a réitéré publiquement son appel au gouvernement de la CAQ pour qu'il abandonne ce projet de loi. Selon la Fédération, la loi 106 pourrait avoir des conséquences néfastes sur la pratique médicale et sur l'accès aux soins de santé pour les Québécois. L'idée de lier jusqu'à 25 % de la rémunération des médecins à des indicateurs de performance est perçue comme une tentative d'ingérence excessive du gouvernement dans la gestion des cabinets médicaux et une source potentielle de conflits d'intérêts.

Les arguments de la FMOQ

La FMOQ avance plusieurs arguments pour étayer sa demande d'abandon de la loi 106. Tout d'abord, elle soutient que la définition des indicateurs de performance est floue et subjective, ce qui pourrait entraîner des interprétations disparates et des évaluations injustes. Ensuite, elle craint que les médecins ne soient incités à privilégier les indicateurs de performance au détriment de la qualité des soins et des besoins spécifiques de chaque patient. En d'autres termes, la loi pourrait encourager une médecine « à la chaîne » au lieu d'une approche personnalisée et centrée sur le patient.

De plus, la Fédération souligne que la mise en œuvre de la loi 106 engendrerait des coûts administratifs importants pour les médecins et les établissements de santé, sans pour autant garantir une amélioration significative de la performance du système de santé. Enfin, elle fait valoir que la loi pourrait décourager les jeunes médecins à s'installer dans des régions éloignées ou à faible revenu, où les défis liés à la performance sont plus importants.

Une loi controversée

Le projet de loi 106 a suscité de vives réactions dès son introduction. Outre la FMOQ, d'autres organisations médicales et syndicats ont exprimé leur opposition à la loi, dénonçant son caractère intrusif et son potentiel impact négatif sur la qualité des soins. Le gouvernement Legault défend la loi en affirmant qu'elle vise à améliorer la performance du système de santé et à réduire les inégalités d'accès aux soins. Cependant, les critiques persistent et la pression exercée par les médecins omnipraticiens pourrait finir par convaincre le gouvernement de reconsidérer sa position.

Quelles solutions ?

La FMOQ propose d'autres pistes pour améliorer la performance du système de santé québécois, telles que l'investissement dans les infrastructures de santé, le recrutement et la rétention de personnel médical, et la simplification des processus administratifs. Elle insiste sur la nécessité d'une approche collaborative et concertée, impliquant tous les acteurs du système de santé, pour trouver des solutions durables et efficaces.

L'avenir de la loi 106 reste incertain. Il est clair que le débat sur la performance du système de santé québécois est loin d'être clos et que les prochaines semaines pourraient être décisives pour l'avenir de la médecine de famille au Québec.

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