Décès de José «Pepe» Mujica : Hommage à l'icône uruguayenne de la gauche et au «président le plus pauvre du monde»
L'Uruguay et le monde entier pleurent la disparition de José «Pepe» Mujica, ancien président de l'Uruguay et figure emblématique de la gauche latino-américaine. Décédé à l'âge de 89 ans, Mujica a marqué son époque par son humilité, sa simplicité et son engagement envers les plus démunis, lui valant le surnom de «président le plus pauvre du monde».
De ses origines de guérillero à son accession à la présidence, la vie de Mujica est un récit hors du commun. Né en 1935, il s'est engagé très jeune dans la lutte politique, rejoignant le Mouvement de libération nationale – Tupamaros (MLN-T), une organisation guérillera urbaine. Ses activités militantes l'ont conduit à de longues années d'emprisonnement, notamment sous la dictature militaire qui a régné sur l'Uruguay de 1973 à 1985.
Libéré en 1985 après une amnistie, Mujica s'est consacré à la politique légale. Il a été élu député, puis sénateur, avant d'accéder à la présidence de la République en 2010. Durant son mandat, il a incarné une politique de sobriété et de proximité avec le peuple. Il vivait dans une modeste ferme à la périphérie de Montevideo, refusant de s'installer dans le palais présidentiel et continuant à conduire une vieille Volkswagen Beetle. Son style de vie simple et son discours direct ont conquis l'opinion publique, tant en Uruguay qu'à l'étranger.
Mujica était un fervent défenseur des droits de l'homme, de la justice sociale et de l'intégration régionale. Il a œuvré pour renforcer les liens entre les pays d'Amérique latine et pour promouvoir une alternative au modèle néolibéral. Son engagement en faveur de la décolonisation économique et de la souveraineté alimentaire était particulièrement notable.
La nouvelle de son décès a suscité une vague d'hommages à travers le monde. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, le président mexicain Andrés Manuel López Obrador, le président colombien Gustavo Petro, ainsi que Jean-Luc Mélenchon en France, ont salué la mémoire de Mujica, soulignant son rôle de leader progressiste et son engagement pour un monde plus juste et équitable.
José «Pepe» Mujica laisse derrière lui un héritage politique et moral précieux. Il restera dans les mémoires comme une figure emblématique de la gauche latino-américaine, un homme simple et authentique, profondément attaché à son peuple et à ses idéaux.